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Kasaï : promouvoir le leadership politique des femmes et des jeunes pour une paix durable

22 juin, 2023
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« Dans la politique, il n’y a pas de cadeau. Les femmes doivent commencer par mener un activisme politique dans les partis politiques. Aussi dans leurs quartiers et villages pour qu’au moment de la répartition des postes, elles soient proposées ». Cette déclaration d’un élu de la province du Kasaï, Castro Kambulu, montre le défi auquel l’intégration du genre et le leadership féminin font face pour la promotion de la femme. Il l’a dit au sortir d’un dialogue politique organisé dans la ville de Tshikapa au mois de mai par l’ONG Action pour la paix et la concorde (APC) en partenariat avec Interpeace dans une collaboration avec le gouvernement provincial. Cette réunion a eu lieu dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Renforcer le leadership des femmes et filles pour la consolidation de la paix au Kasaï et Kasaï central », en République démocratique du Congo (RDC), financé par le Fonds de consolidation de la paix du secrétariat général des Nations unies (PBF).

Animé essentiellement par les femmes, ce dialogue a été une opportunité pour les 65 participants, dont 27 femmes, de se faire un plan d’action avant la tenue des élections prévues à la fin de cette année. Parmi les activités à réaliser figure entre autres la campagne de vulgarisation des textes garantissant les droits des femmes et jeunes filles. Il sera également question de faire un plaidoyer auprès des détenteurs du pouvoir politique pour le respect de la parité lors de nominations dans les postes de prise de décision. Une approche similaire auprès des autorités coutumières en vue de se départir des pratiques avilissantes qui bloquent l’émergence de la femme sur le plan politique fait aussi partie des actions à mener.

Pour la coordonnatrice de la fondation Binadamu en action, les dirigeants et les députés doivent s’approprier cette lutte au niveau de la province en votant des édits qui font la promotion des droits des femmes. Cependant, celles-ci devraient militer pour leurs propres destins, a souligné la ministre provinciale des transports et travaux publics. Marie Kinda Kumambange fustige l’esprit d’attentisme et de victimisation de certaines femmes. Elle veut que ces personnes soient des combattantes et qu’elles cessent de se plaindre.

Pendant ce dialogue, un rappel sur les instruments juridiques pour la promotion des droits des femmes et filles a fait l’objet des discussions. Il s’agit des résolutions 1325 et 2250 du Conseil de sécurité de l’ONU, de quelques dispositions du code de la famille et de la loi sur la parité. La Constitution de la RDC, le code du travail et les violences basées sur le genre sont autant d’autres instruments passés en revue. Des travaux en groupe ont permis l’élaboration d’une feuille de route. Celle-ci définit des pistes de solutions pratiques susceptibles de plébisciter les actions politiques à mener par les femmes et filles au sein de la sphère politique tant provinciale que nationale. Parmi les acteurs lors de ce dialogue, il faut ajouter quelques députés provinciaux, les membres du gouvernent provincial du Kasaï, des représentants des agences du système des Nations Unies et des acteurs sociaux. La réunion a pu s’appuyer sur l’implication des organisations internationales, de certaines autorités traditionnelles et des délégués des organisations de la société civile.